Le Dicton du jour :
« à la Saint-Hyacinthe (11 septembre), on peut semer sans crainte. »
Colvert
Restaurant bistronomique|75006 PARIS
Merci Ă lâami qui mâa recommandĂ© cette adresse. Un vrai bonheur de redĂ©marrer la saison ainsi. La carte est courte mais câest un concentrĂ© de talents. TrĂšs belle cuisine de bistrot pleine dâoriginalitĂ© et de caractĂšre. Jâai craquĂ© sur les supions farcis: une pure merveille. Jâai Ă©videmment poursuivi avec le canard qui est parfait. Du coup jâai pris un dessert mais jâai ratĂ© les profiteroles. Manifestement je suis passĂ© Ă cĂŽtĂ© dâune pĂ©pite⊠et il faut donc que jây retourne ! (La saison du gibier va dĂ©marrerâŠ)
Joli sĂ©lection de vins. Lâensemble Ă un prix TRĂS abordable.
Le service est particuliĂšrement sympathique et lâentente avec la cuisine est totale.
Une adresse Ă adopter rapidement et pour longtemps.
Prix en adéquation.
Oscar et Thibault
Colvert
30 rue des Grands Augustins
75006 Paris
La science traduite en latin de cuisine et la loi du plomb (dans les ailes).
Il y a de tout parmi les dĂ©couvertes : depuis lâaborigĂšne de lâAmĂ©rique du Nord qui en rĂ©pondant Ă un sociologue se permet de douter du bien fondĂ© de lâentreprise de Monsieur Colomb (car comment est-il possible de dĂ©couvrir un continent habitĂ© ?) jusquâĂ la dĂ©ception de savoir quâune grande trouvaille scientifique avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© trouvĂ©e et qui plus est pour un humble agriculteur.
Ainsi des trois scientifiques européens qui voilà 125 ans et de façon indépendante tombent tous les trois sur le concept de gÚne, ces segments d'ADN responsables de la détermination des caractéristiques héréditaires d'un organisme, socle de la Génétique, révolution du XXÚme siÚcle.
Or, en examinant la littĂ©rature scientifique pour rĂ©diger leurs trouvailles ils ont Ă©tĂ© estomaquĂ©s en dĂ©couvrant quâun moine autrichien nommĂ© Gregor Mendel les avait prĂ©cĂ©dĂ© trente-cinq ans en arriĂšre, en trouvant le concept de lâhĂ©ritage, pas au nom de la science mais corvĂ©e sur son potager et en faisant des croisements de petit-pois.
On peut se demander aussi le pourquoi dâune trouvaille si tardive car les petit-pois ont Ă©tĂ© domestiquĂ©s aprĂšs au moins 10000 ans et depuis lors, comme nâimporte quel lĂ©gume, ont Ă©tĂ© lâobjet des expĂ©riences sur le tas.
Un scientifique de lâAngleterre qui dominait le monde, celle du XIXĂšme siĂšcle, Thomas Huxley, grand pĂšre du romancier Aldous et collĂšgue de Darwin, sâest moquĂ© de sa propre stupiditĂ© quand Darwin a Ă©noncĂ© la loi de lâĂvolution, se disant aveugle pour ne pas lâavoir vu avant, « tant tout cela crevait les yeux ».
On sait aussi quâEinstein cherchait des Ă©lĂ©ments mathĂ©matiques pour formuler sa thĂ©orie de lâespace-temps jusquâĂ se rendre compte que ces mathĂ©matiques dont il avait besoin avaient Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s par Bernhard Riemann (1826-1866) trois dĂ©cennies avant.
Pire encore, en se demandant lâanciennetĂ© de lâĂ©vidence des effets du changement climatique, et la responsabilitĂ© en cela de lâemploi de combustibles fossiles dans lâindustrie et le transport, Benjamin Santer, de lâInstitut OcĂ©anographique de Woods Hole, a Ă©tabli lâexistence jadis dâexpĂ©rimentations dĂ©montrant que le COâ dans lâatmosphĂšre attrapait la chaleur, câest-Ă -dire ce que nous appellerons aprĂšs lâeffet de serre.
Et tout cela vers 1850, avant mĂȘme la publication de lâOrigine des EspĂšces de Charles Darwin.
DĂ©jĂ vers la fin du XIXĂšme, le physicien suĂ©dois Svante Arrhenius avait dĂ©noncĂ© la patte des combustibles fossiles dans lâincrĂ©mentation des niveaux de COâ dans lâatmosphĂšre et pronostiquĂ© cela : « la tempĂ©rature de la superficie de la Terre monterait de 4 degrĂ©s en moyenne pour chaque duplication dâun tel niveau dâĂ©mission ».
Câest comme dans la nouvelle dâEdgar Allan Poe, La lettre volĂ©e, devant les yeux mais tellement loin des neurones.
Prenons le cas de Denis Papin (1647-1713). Sâil a Ă©tĂ© mĂ©decin et physicien il aurait pu ĂȘtre considĂ©rĂ© aussi comme un rĂ©volutionnaire de la cuisine, car dĂ©jĂ en 1675 il avait mis au point une machine pour faire le vide et quatre ans aprĂšs, avec son Digesteur, anticipĂ© la cuisson Ă la vapeur.
Des cuissons et des conservations dâaliments sous vide et des cuissons Ă la vapeur dans le XVIIĂšme siĂšcle : voilĂ dâautres LumiĂšres et mĂȘme une RĂ©volution Française en latin de cuisine.
Sans oublier que le seul moyen de transport et de commerce international Ă©tant Ă lâĂ©poque le bateau (et je nâoublie ni la pĂšche ni les longues marĂ©es Ă la recherche de baleines puis de morues), combien aurait Ă©tĂ© diffĂ©rent le quotidien Ă bord dâavoir su quâon pouvait se servir de lâeau de mer pour faire de la cuisine Ă la vapeur et du vide pour embarquer des plats cuits ou pour les conserver.
VoilĂ quâil ne suffit mĂȘme pas dâarriver Ă voir la lettre qui ne se cache pas, il faut aussi savoir lire, chose qui nâest pas de toute Ă©vidence Ă la portĂ©e de tous les scientifiques (lâĂ©taient ceux qui rĂ©futaient GalilĂ©e par exemple) ni de toute Ă©vidence Ă la portĂ©e des politiciens, plus aptes Ă lâexercice de mettre des bĂątons dans les roues de la science quâĂ les faire tourner.
Bien sĂ»r, tout le monde peut se Trumper. Câest ce quâon pouvait appeler (toujours en latin de cuisine) la loi du plomb.
PĂątissions-nous pour la pĂątissiĂšre ?
RentrĂ©e avec sortie. Celle du pĂątissier François Perret, qui aprĂšs dix ans de doux et noyaux services quitte le Ritz parisien*. Les violons bien accordĂ©s du communiquĂ© conjoint nâeffacent le paradoxe du dĂ©part du chef juste quand lâhĂŽtel ouvre un local dans la gastronomique rue de SĂšvres, appuyĂ© dans les crĂ©ations de Perret.
Aigre-douce aussi la fermeture -par liquidation judiciaire- de Madame Cacao de la pĂątissiĂšre Christelle Brua (ex PrĂ© Catelan, ex Palais de lâĂlysĂ©e), ouverture claironnĂ©e et fermeture en catimini comme cela se fait dans le secteur. LâĂ©chec malgrĂ© une forte promotion et une marraine de prestige (Brigitte Macron a Ă©tĂ© la bonne fĂ©e sur le berceau) dĂ©montre une fois de plus que lâimportant -en deux mots svp !- câest la durĂ©e.
Comme celle dâAngelina, 226 rue de Rivoli, qui ne fait pas ses 122 ans et convoque PremiĂšre Ă©dition des journĂ©es du chocolat, du 19 au 28, autant dans le cĂ©lĂšbre salon de thĂ© que dans leurs antennes du MusĂ©e du Luxembourg et le Trianon Ă Versailles. Il sâagit de customiser au chocolat des classiques (Mont Blanc, Paris-Brest, Mille feuilles) et dâinventer des bouchĂ©es.* Ritz Paris Le Comptoir Rive Gauche : 45 rue de SĂšvres, 75006 Paris. TĂ©l.: 09 61 04 53 13
Angelina : 226 rue de Rivoli, 75001 Paris - Salon de thé & boutique.
Mademoiselle Angelina â MusĂ©e du Luxembourg : 19 rue de Vaugirard, 75006 Paris - Salon de thĂ© & boutique.
Angelina Versailles : ChĂąteau de Versailles, Pavillon dâOrlĂ©ans, 78000 Versailles - Restaurant-salon de thĂ© & boutique.
Angelina Bac : 108 rue du Bac, 75007 Paris - Boutique.
Angelina Trianon : Allée des Deux-Trianons, 78000 Versailles - Salon de thé & boutique.
Oscar Caballero est journaliste culturel, chroniqueur gastronomique et auteur. Notamment de « Quand la cuisine fait dateâ.
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Les produits de saison
Les produits que lâon peut lĂ©gitimement trouver sur nos tables en cette saison.Â
La figue
Câest vraiment un produit exceptionnel, qui ne dure pas longtemps et dont il faut absolument profiter. Crue bien sĂ»r mais cuite aussi, Ă©videmment. LĂąchez vous sans modĂ©ration.
Le canard
Le canard, surtout le canard sauvage, est lâun des aliments les plus dĂ©licats. Aussi les prĂ©parations en sont elles encore plus nombreuses que les races.
Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, mieux vaut le jeune que lâadulte dans toutes les espĂšces : canard, oie, dindon, pintade etcâŠ