Le Dicton du jour :
« Si tu as vu saint Christophe (25 juillet), tu ne crains aucune catastrophe. »
Penati al Baretto
Restaurant gastronomique italien|75007 PARIS
Pour cette dernière chronique avant la pause estivale - vous êtes déjà nombreux à être partis - nous allons rester en Italie.
Mais nous changeons de registre, nous allons jouer dans la cour des restaurants gastronomiques. Nous avions connu cette maison dans sa précédente adresse, rue Balzac, et elle avait déjà braqué les projecteurs vers elle. Le chef Penati, originaire de Milan est un fervent défenseur de la tradition quand elle est synonyme de qualité. C’est le cas ici. Laissez vous tenter par le vrai repas italien en ne faisant surtout pas l’impasse sur les pâtes.
Une des grandes adresses italiennes de la capitale.
Prix en adéquation.
Oscar et Thibault
Penati al Baretto
94 boulevard Latour-Maubourg
75007 Paris
Néfaste foule ou l’alimentation rapide rapidement choisie malgré l’opacité des infos
Plus d’un demi-siècle de journalisme m’ont appris par exemple que le célèbre journalisme d’investigation n’a jamais existé ; ce qui existe en revanche c’est le rendez-vous entre celle ou celui qui veut que quelque chose se sache et celle ou celui qui a la possibilité de le diffuser.
Dans le même sens, le polar nous a appris que les deux plus grands détectives s’appellent Routine et Patience. Dans la réalité, il n’y a pas ou guère des Columbos ni non plus des neurones avec pattes comme le Hercule « Poireaux » d’Agatha Christie.
Tout cela pour dire que la superstition actuelle au sujet de l’information, le ridicule million de chroniqueurs/euses qui regardent son appareil (smart faune) toutes les 10 secondes pour savoir qu’est qui vient de se passer aux antipodes et si l’événement est plus proche pour le le photographier et ne contribue ou guère à la connaissance.
Un tiers de ma longue vie journalistique a été dédié à ce qu’on appelle journalisme scientifique et là entre récit et données j’ai essayé de montrer que le système médical s’occupe de la maladie plus que de la santé et que donc c’est la maladie qui reçoit (de l’état) et donne (au privé) de l’argent.
De même, «le bon peuple» va réclamer l’accès au dernier
«médoc le plus cher de l’histoire», tandis que les protéines d’origine animale ou végétale ne vous seront remboursées, malgré la demande en ce sens des étudiants de Médecine de mai 68. Ceux même qui semblaient s’étonner du remboursement de la vitamine C de pharmacie mais pas des oranges qui la contiennent pour un prix plus réduit et sans contre-indications.
Et quoi dire du fait d’être désinformé sur ce qui rentre dans notre corps pendant nos repas quand aujourd’hui on dispose de tous les moyens utiles pour être au courant des dangers, qui plus est, protégés même si besoin.
Là le mystère s’épaissit si l’on prend comme exemple les habitudes d’un habitant - comme moi - du Paris du XXIème siècle, entouré de toutes les possibilités pour bien se nourrir à peu de frais et sans besoin d’aller jusqu’à demander du bio.
À la portée de tous, les marchés de plein air, les supermarchés et le petit commerce, les épiceries soignées, les bouchers, boulangers, crémiers d’élite, épiciers dits exotiques, avec des produits et des plats d’une centaine de cultures et pays…
Par ailleurs, tout cela vous est expliqué par le détail (par le menu) dans des journaux, revues spécialisées ou pas, guides, documentaires de télévision et surtout sites internet.
Mais voilà que les bienheureux négligent plutôt ce qu’on peut qualifier comme convenable et préfèrent (parfois en s’excusant au nom du manque de temps ou d’argent) faire de son plein gré le pire des choix.
Et cela autant quand il s’agit de choisir un endroit et les plats qu’il propose comme à l’heure d’en commander une livraison. C’est-à-dire qu’avec toutes les possibilités à disposition et avec des sources d’information à sa portée, notre Parisien choisit ce qu’il ne faudrait pas quand il choisit de ne pas choisir.
Où est la clé de la tragédie française, dans l’opacité avec laquelle le fast-food cache les ingrédients et allergènes ou dans le fait que «près d’un repas sur deux pris en dehors du foyer, l’est en restauration rapide» ?
Pour descendre dans la table réelle au mitan de juillet, l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a marqué de son doigt accusateur quatre marques : trois venues des États-Unis (KFC, Mc Donald’s et Burger King) et une autre à l’origine belge, Quick, aujourd’hui propriété du fonds d'investissement états-unien HIG Capital.
L'UFC-Que Choisir dénonce, pour les quatre enseignes,
«l’opacité la plus totale sur la composition précise de leurs produits», puisque les quatre «se contentent de donner des compositions génériques sans intérêt pour le consommateur».
Pour mémoire, L'UFC-Que Choisir est une association française de défense des consommateurs, créée en 1951 - la doyenne en Europa occidentale - «pour informer, conseiller et défendre les intérêts des consommateurs».
Vrai paradoxe, tandis que dans le moindre bistrot parisien et dans tous les restaurants gastronomiques, étoilés ou pas, on vous interroge sur vos allergies avec plus de prolixité que celle employée pour vous nourrir dans les hôpitaux, les repas pris chez les fast-foods (un sur deux hors-foyer, j’insiste !) ne daignent vous préciser que ceci : du pain, de la viande, une sauce.
Donc, si l’Union Européenne (Bruxelles, comme disent tous ceux qui semblent ignorer que chaque pays des 27 parle pour soi-même et Bruxelles n’est autre chose que la ville qui les accueille en préjudice de la vie et le coût des loyers pour les bruxellois) est critiquée par un supposé trop de règles, une charge employée aussi contre les députés et sénateurs de la France, la vérité : est-ce que devant les dangers de certains médocs (Médiateur pour ne pas le nommer) comme face à «l’un des deux repas pris en dehors du foyer» c’est l’exception qui infirme la règle.
Bref, quitte à manger des burgers et autres nuggets, mieux vaut le faire en dehors de l’UE en général et de la France en particulier.
Oui, je conviens, ça peut faire cher de la sortie, mais il n’y a qu’en Suisse, Norvège, Canada, Australie et la Nouvelle Zélande que les fast-foods jouent la transparence, en listant jusqu’à 44 ingrédients et additifs pour un hamburger (!), comme c’est le cas en Suisse pour celui de Mc Donald’s, quand la France s’en contente de six.
Pour changer de boutique, chez Burger King, les Chicken nuggets sont composés de 31 ingrédients en Suisse mais «aucun n’est indiqué pour les King nuggets français», précise UFC-Que Choisir.
On sait que l’Europe en général et la France en particulier, on n’aime pas exercer la contrainte légale sur les entreprises en préférant faire appel au sens civique et autres ressorts de l’illusion, ce qui fait clamer l’UFC-Que Choisir contre ces
«limites criantes du volontariat en matière d’information» et demander aux autorités européennes « de rendre obligatoire la mention du Nutri-Score et des listes complètes des ingrédients» et de définir les modalités d’affichage pour les chaînes de fast-foods.
Il ne s’agit pas d’un besoin formel car par exemple parmi les additifs listés à l’étranger, il y en a qui «sont suspectés d’augmenter selon le cas les risques de problèmes digestifs, d’inflammations de l’intestin, de diabète ou de cancer du côlon».
Nul n’est censé ignorer la loi mais quoi faire quand c’est la loi qui nous ignore ? Voilà que McDonald’s France peut monter sur ces grands chevaux - bon, plutôt des vaches - pour déclarer à l’Agence France Presse qu’il «respecte scrupuleusement la réglementation en vigueur sur l’information du consommateur que ce soit au sujet des ingrédients, des allergènes et des valeurs nutritionnelles».
Puisque rien ne m’est demandé et que je ne dis presque rien, au cher et franco-français McDo de se montrer vertueux en allant «plus loin que la réglementation» en affichant «les valeurs nutritionnelles de (ses) produits, ce qui n’est pas obligatoire pour les denrées non préemballées».
Presque comme les emballages de produits qui ne sont pas censés contenir du lactose par exemple et en faisant d’une telle absence une présence vigilante.
Ou bien d’un jus de fruit signalant qu’il ne contient pas d’alcool.
Et pourquoi pas ceci : «ces biscottes sont cigüe free !»
Pour aggraver son cas (entrave à la bonne marche des business ?) l’enquête de l’UFC-Que Choisir s’est aussi penchée sur l’affichage du score nutritionnel des différents burgers et salades vendus dans ces enseignes et tout en notant que Quick et Burger King sont les deux fast-foods à faire l’impasse sur le Nutri-Score, elle conclut qu’«une bonne information nutritionnelle est d’autant plus indispensable dans les fast-foods que l’offre y est globalement très déséquilibrée».
Enfin, et au-delà des considérations de santé, quelle tristesse que celle de la monotonie du repas librement choisie par la moitié de ceux qui se nourrissent hors foyer !
Il faudrait parler d’une sorte de palais adulescent des Français, pas seulement pour faire ami-ami avec l’une des enseignes (il n’y a qu’en France qu’on murmure à l’oreille des Mc Donald’s un familier McDo) mais aussi et surtout pour croire qu’ils peuvent exister des variations qualitatives dans ce type de repas et même un burger gastronomique.
Le repas français classé Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO, avec ou sans ketchup ?
Oscar Caballero est journaliste culturel, chroniqueur gastronomique et auteur. Notamment de « Quand la cuisine fait date”.
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Les produits de saison
Les produits que l’on peut légitimement trouver sur nos tables en cette saison.
L’ail
Même si on en trouve - fort heureusement - toute l’année, il est un des symboles de la cuisine estivale. Excellent pour la santé (anti bactérien, vermifuge, antiseptique, anticoagulant, stimule la rate et l’estomac… n’en jetez plus !) il est parfaitement digeste si vous prenez les quelques instants nécessaires pour enlever les germes.
N’hésitez pas à en mettre partout !!