Le Dicton du jour :
« Ă la Saint-Marc, sâil tombe de lâeau, point de fruits Ă couteau. »
Irwin
Restaurant gastronomique|75008 PARIS
Le chef a donnĂ© son nom au restaurant, câest Ă la fois plus simple et câest une vraie preuve dâengagement. 8 personnes en cuisine, 4 en salle pour 32 couverts : le ton est donnĂ©.
On vient ici vivre une expĂ©rience unique, poussĂ©e Ă lâextrĂȘme. Rien nâest laissĂ© au hasard : les accords mets/vins (parfait) se doublent dâun accord pain/plat. Avouez que ce nâest pas banalâŠ
Alors il faut sâabandonner, se laisser prendre en main. De temps en temps cela ne fait pas de mal. LâĂ©quipe est jeune, souriante et expĂ©rimentĂ©e. Totale confiance.
Cette table -qui vient dâouvrir- sort clairement de lâordinaire dans un quartier plutĂŽt sage en matiĂšre culinaire. Choisissez un menu plus ou moins Ă©toffĂ© selon votre appĂ©tit puis laissez allerâŠCâest une valse.
Oscar et Thibault
Irwin
22 rue CambacérÚs
75008 Paris
Du café du coin au coffee-shop et du Café-Tabac au tour du monde en plus de 80 cafés
Lâenseigne CafĂ©-Tabac, ne vous fait pas un effet cinĂ© français en noir et blanc ? Au chroniqueur ne lui Ă©voque que des mauvais sandwiches, des chiens mal avenus et un accueil en accord. Et si le tabac Ă©tait la raison dâĂȘtre, lâautre mot de lâenseigne, cafĂ© (Richard, pour ne pas le nommer) Ă©tait autant une bonne affaire pour le patron quâun scandale pour quiconque avait bu un espresso Ă Naples ou Ă Rome, seulement dissimulĂ© anciennement par le cafĂ© calva des camionneurs.
Mais ni les sauces industrielles quand il avait une cuisine, ni les vins sans millĂ©sime ni les humeurs du chien (qui fume) et du patron(ne) nâĂ©taient pas visibles aux yeux enfumĂ©s de la majoritĂ© dâalors, celle du Français qui fume (qui fĂ»mes) et en plus le patron bourru comme le reste faisaient typique.
Sans oublier la saletĂ© et lâexiguĂŻtĂ© des toilettes ni lâaccĂšs au tĂ©lĂ©phone.
Mais voilĂ que la mode ne se dĂ©mode que pour revenir et que -quelquâun dixit que Marx dixit- « lâHistoire ne se rĂ©pĂšte pas, elle bĂ©gaie ».
(Elle bĂ©gaie avec accent chinois, parfois, comme dans cette nouvelle vague des CafĂ© Tabac aux mains des Chinois, mais cela câest une autre histoire).
Donc, la mauvaise mĂ©moire et le « tout temps ancien Ă©tait meilleur », cher aux Français se sont complotĂ©s pour nous faire croire Ă lâarrivĂ© des Bouillons modernes que lâancĂȘtre du dernier quart du XIXe Ă©tait une si bonne chose (lisez Huysmann svp !).
Pire encore, en effaçant le charbonnier bistrot avec le charbon et en confondant le zinc aux Ćufs durs et consommĂ© Viandox avec les ardoises goĂ»teuses des nouveaux nĂ©s avec chef Yves Camdeborde et son passĂ© Ritz/Crillon, plus la jolie langue du journaliste SĂ©bastien DĂ©morand (cher disparu !) pour les baptiser bistronomie, lâamalgame sâest faite.
DorĂ©navant, bistrot, cafĂ© du coin, auberge, nâĂ©voqueront que des bonnes choses, comme tout ce qui revient embelli et dĂ©sodorisĂ© par le temps.
Et justement quand, mĂȘme les grands hĂŽtels ouvraient un espace aux nĂ©o bistrots, voilĂ que dĂ©ferle la vague cafĂ© de spĂ©cialitĂ© et avec elle les Coffee Shops, aujourdâhui rivaux dĂ©clarĂ©s des bistrots.
La voix de Piaf a choquĂ© contre un gros mot : gentrification. MĂ©nilmontant, mĂ©nil descendant, lâEst de Paris devenu branchĂ© sâest donnĂ© des airs de bariste (mĂąle Ă bariste ?), de connaisseur, pareil que ce qui advint vers les annĂ©es 1980 avec le chocolat ou peu aprĂšs avec le cigare, « toustes » des experts(es).
Mais voilĂ que lâactualitĂ© ne connaissant pas les nuances, justement quand Marrakech, ce XVIe bis arrondissement de Paris se voit un peu dĂ©placĂ© par Rabat (car on discute firme dans un triangle AlgĂ©rie/Maroc/France, avec un certain Boulem Sansal, en otage), les Champs-ĂlysĂ©es voient arriver une institution (115 ans de vie !) venue de Marrakech prĂ©cisĂ©ment pour prĂ©senter dâautres variations de cafĂ© et dans ce cas-lĂ presque Ă lâinfini.
Je parle du Bacha Coffee*, 1500 m2 sur lâavenue si frĂ©quentĂ©e (plus dâun million de piĂ©tons/mois en 2023), cinĂ©phile avant, fastfoodisĂ©e plus tard et en faisant maintenant le plein du name dropping luxe.
Boutique en plante, salles accueillantes au sous-sol et premier Ă©tage, vouĂ©es aux petits dĂ©jeuners, dĂ©jeuners et goĂ»ters. Mais nâayant fait pour le moment que lâexpĂ©rience cafĂ©, je ne parlerais que du cĂŽtĂ© pĂ©dagogique de lâendroit, qui est peut-ĂȘtre ma tasse⊠de cafĂ©.
VoilĂ que, forte de sa carte dâidentitĂ© (Marrakesh, 1910) la maison nous parle plus ou moins de lâorigine lĂ©gendaire du cafĂ© Arabica, en soulignant une provenance (plantes sauvages de la rĂ©gion de Kaffa, en Ăthiopie) et un voyage au YĂ©men, il y a environ 600 ans et dans les bagages de lâĂ©rudit marocain Abou Hassan al-Chadhili, guĂ©ri par le cafĂ© et fondateur du port yĂ©mĂ©nite dâal Mukha, aussi connu sous le nom de Moka.
Si non Ă© vero, câest du moins joli, surtout racontĂ© par Monsieur Taha Bouqdib, le pdg de Bacha Coffee, qui sâest dĂ©placĂ© de Singapour Ă Paris pour cette premiĂšre implantation europĂ©enne de la marque.
Voilà maintenant ce qui intéresse le cafétomane que je suis.
Dâabord, si dans la boutique on peut acheter le cafĂ© en grain, moulu devant nos yeux avec une machine aux subtiles gradations ou avec son mug pour le filtre, en salle le cafĂ© -plus infusion quâexpresso bien sĂ»r- est proposĂ© soit glacĂ© (horreur ! il y avait des glaçons que jâai fait enlever) soit chaud et dans ce cas-lĂ servi Ă la (jolie) cafetiĂšre, ce qui donne entre deux tasses et demie et trois tasses justifiant le prix de 9,50⏠par tĂȘte de buveur.
Mais ce qui est vraiment Ă©poustouflant câest la Carte de DĂ©gustation des CafĂ©s, avec plus de 200 Arabicas sĂ©lectionnĂ©s en 35 pays et dont la jolie histoire des origines peut ĂȘtre illustrĂ©e par la pratique de lâĂthiopie Kaffa Suprema ou -mais câest lâexception prix de la carte : 23⏠la cafetiĂšre- le Grand Moka Matari du YĂ©men.
DĂ©tendez-vous car la douzaine de cafĂ©s africains, de lâAmĂ©rique du Sud et Centre, les CaraĂŻbes, lâAsie, lâOcĂ©anie, peuvent servir dâintroduction, avant une rĂ©sidence Bacha pour « nos mĂ©langes subtils » (dĂ©finis matin, aprĂšs-midi, tout moment), les 85 CafĂ©s aux arĂŽmes dĂ©licats et enfin les dix-sept possibilitĂ©s de dĂ©cafĂ©inĂ©s, vertueux Ă©videmment.* Bacha Coffee. 26, avenue des Champs-ĂlysĂ©es, 75008 Paris
Tél.: +33 1 71 25 19 10
Petit déjeuner de 9h30 à 12h et déjeuner de 12h30 à 14h30. Ouvert 7J/7 de 9 h à 22 h, en continu.
Oscar Caballero est journaliste culturel, chroniqueur gastronomique et auteur. Notamment de « Quand la cuisine fait dateâ.
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Les produits de saison
Les produits que lâon peut lĂ©gitimement trouver sur nos tables en cette saison.Â
Les petits pois frais
Les petits pois frais bien sĂ»r. Leur arrivĂ©e sur les marchĂ©s est lâun des bons signaux du retour du printemps. Câest un tel rĂ©gal quâil ne faut pas ĂȘtre rebutĂ© par le fait de devoir les Ă©cosser⊠(sauf sâil sâagit de Haricots mange tout, dont le nom donne le programme). Cuisinez les avec quelques feuilles de laitues, du bouillon de lĂ©gumes et quelques oignons nouveaux.
(Pour vous repérer, comptez 1,5 kg de petits pois pour 4 personnes).
JardiniĂšre
Les lĂ©gumes de la jardiniĂšre, sortant du jardin, sont toujours frais : racines (carottes, navets, etc), petits haricots (flageolets etc), haricots verts, petits pois etcâŠ
On taille les plus gros en dĂ©s, losanges, colonnes, billes, etc⊠puis on les cuit chacun selon son mode de cuisson ; on les dispose enfin, sĂ©parĂ©ment, autour de la piĂšce principale, le plus souvent une piĂšce de bĆuf ou de veau.
(Source : dictionnaire de lâacadĂ©mie des gastronomes)