Le Dicton du jour :
« Ă la Sainte-Elisabeth, tout ce qui porte fourrure nâest point bĂȘte ».
Bru
Bistrot|75009 PARIS
Julia de Laguarigue a dâabord rĂ©ussi de belles Ă©tudes avant de donner du sens Ă sa vie⊠! (Sachant que lâun nâempĂȘche pas lâautre bien sĂ»r mĂȘme sâil est vrai que la cuisine reste un trĂšs beau terrain dâaventure). Elle a Ă©tĂ© suivre une formation Ă lâĂ©cole Ferrandi. Elle a travaillĂ© pour les autres puis comme chef Ă domicile.
Désormais à son compte, elle donne libre cours à son talent décuplé par la passion.
Elle rĂ©invente lâesprit du bistrot. Elle ne cherche pas à «revisiter» les classiques que lâon retrouve partout, elle crĂ©e de nouveaux plats dans lâesprit des bistrots.
Câest original et trĂšs rĂ©ussi. Une trĂšs belle dĂ©couverte.
Le dĂ©cor est lumineux. La cuisine est ouverte au milieu du bistrot. LâĂ©quipe est portĂ©e par lâenthousiasme ambiant. Grand souci du dĂ©tail. Petit prix. Bref une grande rĂ©ussite et une adresse qui mĂ©rite que lâon traverse Paris.
Oscar et Thibault
Bru
28 rue Jean-Baptiste Pigalle
75009 Paris
Du passé au présent avec un futur incertain
Caprices du XXIĂšme siĂšcle, les nouveautĂ©s des derniĂšres annĂ©es, dans la restauration parisienne, sâappellent Ćuf mayo, terrines, pĂątĂ© en croĂ»te, liĂšvre Ă la royale, en attendant un championnat mondial du coq au vin.
Pour les plus jeunes ou les moins vieux ces nouveautĂ©s menacent de dĂ©loger les plats traditionnels dâaujourdâhui, câest-Ă -dire les infinies variations de crudos : ceviches plus ou moins respectueux de la recette originale, carpacci (carnĂ©s ou vĂ©gĂ©s), tartares et autres maki.
Quâils sont loin ces temps oĂč tout ou presque tout Ă©tait cuisinĂ©. Un peu trop avant la nouvelle cuisine, un peu moins aprĂšs.
Qui plus est, juste avant le retour des tourtes et autres pithiviers il y en a eu un autre, qui demandait du pain : celui des sauces.
Et le propre pain a fait son coquet en changeant des farines, en récupérant le levain et en se présentant donc lui aussi en nouveauté.
Dans les verres, les sommeliers ont dĂ» oublier ou presque ce quâils avaient appris pour admettre que ce merveilleux artifice façonnĂ© en cave devait se rebaptiser nature, en oubliant que mĂȘme pas lâeau (potable) nâest point nature.
VoilĂ quâil faut raisin garder.
Dans le passage dâun siĂšcle Ă lâautre, le menu-dĂ©gustation importĂ© de Chine par Pierre Troisgros, devenu Menu Tapas Ă El Bulli catalan, mais rĂ©servĂ© aux restaurants Ă©toilĂ©s, afin de laisser apprĂ©cier dans une seule visite les habiletĂ©s du chef, sâest dĂ©mocratisĂ© pour le pire et⊠pour le pire, puisque devenu synonyme de ratio rationnel du restaurateur.
Devrais-je moi, client, veilleur sur mes comptes avec la mĂȘme intelligence et par exemple mâabstenir de dĂ©penser au restaurant quand câest tellement possible Ă Paris de manger Ă la maison ?
En fait, et moyennant confinement, la livraison a Ă©liminĂ© dans le chemin du plat Ă la table et la salle et la cave du restaurant, deux des trois pattes de la merveilleuse invention post RĂ©volution Française, le restaurant oĂč la cuisine Ă©tait la troisiĂšme.
VoilĂ oĂč nous en sommes, les plats du passĂ© en revenants, les plats dans le vent comme si câĂ©tait du local, les vins Ă nouveau - comme avant les annĂ©es 1970 - lâĆuvre de dieu. Et le plat orphelin des serveurs, de maĂźtre, de sommelier, des arts de la table.
Le client ? De plus en plus assujetti à choisir pour un dßner entre deux fourchettes non du couvert mais horaires, tout en avançant une impression de sa carte de crédit.
Et qui ne sâavise t-il de rĂ©server pour un seul couvert ou de ne vouloir manger quâune entrĂ©e !
Peu ou pas de tels soubresauts - service continu et beaucoup de tables - pour un nouveau restaurant, Biche*. Une autre bonne note : tout en se voulant bistrot ou brasserie, Biche a nappĂ© toutes ses tables, ce qui vous Ă©vite de dĂ©poser votre pain et vos couverts sur une table nettoyĂ©e dâhabitude avec un teuf-teuf chimique, ce que je tiens en horreur.* Biche. 129, rue du Faubourg Saint HonorĂ©, 75008 Paris.
Tél.: 01 53 89 83 73. Ouvert du lundi au vendredi en service continu et le samedi soir.
Oscar Caballero est journaliste culturel, chroniqueur gastronomique et auteur. Notamment de « Quand la cuisine fait dateâ.
© Pixabay
Les produits de saison
Les produits que lâon peut lĂ©gitimement trouver sur nos tables en cette saison.Â
Les produits tripiersÂ
MĂȘme si nous avons la chance de les trouver toute lâannĂ©e, traditionnellement ils sont particuliĂšrement mis Ă lâhonneur en Novembre.
Inutile dâessayer de vous convertir.  Les abats, on aime ou on nâaime pas. Mais il est rare de changer dâĂ©quipe⊠Pourtant - et les amateurs me comprendront - la tĂȘte de veau, les tripes, les tripoux, les pieds-paquets⊠Comment peut-on raisonnablement se priver des ces plaisirs ? Â
Pieds et paquets. Tripes provençales. SpĂ©cialitĂ© marseillaise, ces pieds et ces tripes, les unes enveloppant les autres, sont mises Ă cuire trĂšs longuement, Ă feu doux, dans une marmite soigneusement lutĂ©e, avec lard, carottes, poireaux, oignons, ail, tomates, bouquet garni, Ă©pices et un peu de vin blanc.Â
(Source : dictionnaire de lâacadĂ©mie des gastronomes)