Le Dicton du jour :
« À la Saint Hyacinthe, on peut semer sans crainte ».
Brion
Restaurant|75009 PARIS
Voici une très belle adresse pour célébrer la rentrée. Quand un très bon chef, avec un très beau CV, se met à son compte c’est généralement pour donner libre cours à son talent. Geoffrey Lengagne est originaire du bugey et il veut nous faire partager sa passion de sa région. C’est une réussite.
Difficile de citer un plat en particulier car la carte évolue sans cesse au fil des saisons. Le service est chaleureux, le décor est très réussi et les prix sont très raisonnables.
C’est le genre d’adresse où il devient très prudent de réserver car le succès - justifié - est au rendez vous.
Oscar et Thibault
Brion Restaurant
17 Rue Lamartine
75009 Paris
Avant de replonger dans le pessimisme, une cuillerée de suan cai yu
“Comme si Paris s’était reposée pour un moment de l’être, la France de faire la France. Se changer tous du pessimisme et la mauvaise humeur, arrêter de se plaindre”. Voilà la réflexion d’un journaliste du journal espagnol El País, le 5 août, en parlant de “ce pays qui va très bien mais dont les habitants se sentent mal”, en citant le démographe Hervé Le Bras, “un paradis habité par des gens qui se croient en enfer”, en lisant Sylvain Tesson.
On dirait que les J.O. ont un effet extra sportif et universel. “L’Angleterre semblait un pays en calme et à sa place. Un pays en paix avec lui-même”, décrivit le romancier Jonathan Coe le Londres des J.O. 2012.
Marc Basset, le journaliste d’El País, craindrait cependant la gueule de bois de l’après J.O. “la France de retour en France, celle qui ressent des problèmes réels (paralysie politique, fractures sociales, populisme rampant) et d’autres imaginaires (identité menacée, délinquance incontrôlée, une guerre civile au coin de la rue)”.
Au moins, les pleurs et les cris d’avant Jeu, même de la part des organisations, des restaurateurs et d’hôteliers, se sont morigénées au fur et à mesure.
Normal : au bout des J.O., et avant la continuation paralympique, des visiteurs étrangers auraient laissé 3,5 milliards d’euros de dépenses sur le territoire francilien et cela sans compter leur petite fortune en billetterie des J.O.
Si des chambres d’habitude à 250 € ont triplé leur prix (parfois sans réussir à se vendre), un touriste Brésilien disait à Le Monde avoir joué avec des réservations sans frais jusqu’à obtenir un toit Ibis, au dernier moment, pour 110 € la nuit.
Selon le baromètre hebdomadaire publié par Paris Je t’aime, l’office de tourisme de la capitale, la Métropole du Grand Paris a accueilli 1,73 million de touristes durant la première semaine des Jeux (26 juillet – 2 août), ce qui représente une augmentation de 18,9 % par rapport à 2023. Parmi ces visiteurs, 924 000 étaient des touristes internationaux, en hausse de
13,9 % par rapport à 2023. Les cinq principaux marchés d'origine étaient les États-Unis (14,7 %), l'Allemagne (6,6 %), le Brésil (5,5 %), la Grande-Bretagne (5,1 %), et l'Espagne (3,1 %). Le nombre de touristes français s'est élevé à 803 000, marquant une augmentation de 25,1 % par rapport à l'année précédente.
Ainsi, le Parc des Nations, au Parc de La Villette (sur 55 has, des pavillons de quinze nations participantes aux J.O.) a accueilli près de 1,4 million de personnes et, maldonne, le 28 août/3 septembre, rouvrait son Club France cette fois-ci avec entrée libre.
Attention ! En s’agissant des chiffres il peut avoir plusieurs lectures et des bouteilles à mi vides et à mi pleines. Et comme toujours, aura compté l’effet Hilton : l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement.
C’est à lire que pour les restaurants il fallait bien sûr être proche des endroits clés, et s’attendre à un public venu pour le sport plutôt que pour la gastronomie française.
Ceci dit, impossible de ne pas se donner rendez-vous, entre Parisiens, pour l’après J.O., au Yang Xiao Chu*.
Cet humble restaurant sichuanais du 15ème a connu une célébrité mondiale (un papier au New York Times, par exemple) grâce à sa proximité de l’Arena Paris Sud de la Porte de Versailles, théâtre des matchs de tennis de table, passion asiatique. Une autre passion, celle des asiatiques pour manger asiatique, a contribué à la ruée vers un quartier plus ou moins désert d’habitude en août.
Vers la fin des J.O., le patron du restaurant, Tang Zhongqiu, ne savait plus où donner de la tête, confus de devoir refuser des tables, de répondre aux journalistes, la plupart étrangers, et de recevoir même les vedettes asiatiques et franc chinoises du tennis de table.
Il disait ne rêver que des vacances d’après J.O., la foule l’ayant surpris avec peu de personnel pour une telle affluence.
Dans l’assiette ? Cuisine maison, réputé authentique, du suan cai yu (soupe de poisson bouilli et du chou mariné) au shui zhu niu rou (bœuf épicé bouilli), pour une fourchette 12 €/24 € des prix à la carte.* Yang Xiao Chu. 18 rue Auguste Chabrières, 75015 Paris.
Tél.: 01 48 28 11 19
Oscar Caballero est journaliste culturel, chroniqueur gastronomique et auteur. Notamment de « Quand la cuisine fait date”.
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Les produits de saison
Les produits que l’on peut légitimement trouver sur nos tables en cette saison.
La mirabelle
J’aurais aimé vous parler de la mirabelle mon fruit fétiche mais hélas la saison a été précoce, et il est trop tard. Dommage, sauf pour ceux qui ont eu le réflexe d’en congeler pour les tartes hivernales. Alors rabattez-vous sur la quetsche qui est plus tardive. La meilleure vient d’Alsace bien sûr (et c’est un lorrain qui le confesse…). Elle est inégalable en compote ou en confitures.
Pour les amateurs toutefois la mirabelle peut s’apprécier toute l’année sous forme d’eau de vie. La Mirabelle est pour les amateurs, la meilleure eau de vie blanche.
À consommer avec modération certes mais de manière régulière pour profiter de ses nombreuses vertus.
Rincette
La rincette est le nom populaire de l’eau-de-vie versée dans la tasse à café que l’on vient de vider, comme pour rincer celle-ci (la chaleur exhale les arômes si fins et si particuliers…). Elle est suivie, ainsi que le savent les lecteurs de Courteline (un client sérieux), de la sur-rincette.
(Source : dictionnaire de l’académie des gastronomes)