Le Dicton du jour :
« À Sainte-Colombe, le ramier quitte sa colombe ».
Les poulettes Batignolles
Restaurant|75017 PARIS
Autour de moi, plusieurs personnes insistaient pour que j’aille y mettre mon nez. Ce fut une jolie découverte. Le sympathique chef Ludovic Dubois est passé par de belles maisons avant de partir en Espagne d’où il nous est revenu avec une épouse Judith Cercos mais aussi avec nombre de recettes savoureuses.
Sa cuisine conjugue les classiques de la cuisine française avec une belle touche catalane. Le tout donne naissance à une cuisine originale et généreuse. Il faut y ajouter une jolie sélection de vins portée par un service très sympathique.
Pas étonnant que le succès soit au rendez vous.
Oscar et Thibault
Les poulettes Batignolles
10 rue de Cheroy
75017 Paris
Les touristes ce sont les autres et cela se chiffre en affaires : L’Ami Louis (Vuitton) ?
Des chiffres et des mots : 1 700 milliards de dollars de recettes touristiques en 2023, selon les données fournies par ONU Tourisme. Il s’agit des recettes totales d'exportation du tourisme international, y compris le transport des passagers, soit environ 96 % du niveau observé en 2019 avant la pandémie de Covid-19.
Par ailleurs, 285 millions de touristes ont voyagé à l'étranger au cours des trois premiers mois de 2024, soit environ 20 % de plus qu'au cours de la même période en 2023.
Qui va se plaindre ? Tout le monde !
Barcelone vient de promettre la fin des apparts touristiques dans un délai de cinq ans. Des ruelles pavées de Paris envisagent des pièges aux touristes pour attraper les selfie-made-mans. Les Corses pouvaient être plus violents encore.
Il y a des manifs anti-touristes un peu partout dans le monde, en même temps que l’on déplie partout des dépliants pour les attirer.
S’il y a un décalage entre les chiffres de la macroéconomie et la perception de ces chiffres de la part des gens, celui-là on le trouve justement dans ce phénomène tellement actuel et collectif qui est le tourisme.
Car comme ne l’a pas dit Sartre, (quoique…) les touristes ce sont les autres.
Voyageur, flâneur, Monsieur et Madame Soi-Même (c’est-à-dire vous et moi) ils font le tour de la question sans être concerné(e)s.
Puisque tout le monde fait la même chose : en déplacement on fait la queue pour rentrer dans des musées, parfois moins intéressants que ceux de leur village et on y mange des plats du cru, même quand il s’agit d’une street food, dont la qualité est directement concernée par le nettoyage urbain.
Mais qu’importe !
C’est comme cela que le Parisien moyen se fait délivrer des sushis fakes et autres hamburgers umami et/ou gastronomiques tandis que les touristes mangent au restaurant des plats étiquetés gastronomie française, qui sans cela ne figureraient que dans les livres.
Pareil pour le patrimoine.
On aurait réouvert si vite Notre-Dame n’ayant la date limite du flux touristique des J.O. ?
Existerait encore la tour Eiffel sans les plus des 3 millions de visiteurs venus du monde entier ?
Quelle serait la place du Louvre dont 70 % des billets sont achetés par des étrangers, sans le mana du tourisme ?
Et surtout, combien de restaurants dits de gastronomie française compterait Paris si la ville n’était la première destination urbaine pour le tourisme ?Connaissez-vous L’Ami Louis* (Vuitton) ?
Proche des cent ans d’âge, avec deux lointains Louis comme patrons (je me souviens de l’un d’eux, voilà 40 ans, un après-midi, plumant une volaille en prenant les réservations),
L’Ami Louis vient d’être acheté par LVMH à la plus grande gloire des touristes.
Pseudo bistrot parisien, L’Ami Louis est le restaurant préféré de ceux qui vont au restaurant pour se faire voir, voir qui est là, et parfois, se faire avoir. Trois activités légitimes par ailleurs.
Tous les clichés de ce qu’on imagine qu’un bistrot doit être ont sa place là.
Par exemple, des serveurs décontractés (les milliardaires adorent qu’on jette leur cher manteau au porte manteau et qu’on leur malmène en général) pareil que les prix, des frites sentant l’ail, le foie gras plus quantitatif que qualitatif et une carte de vins parfois trop classique aux prix plus qu’actuels.
Déjà difficile, trouver une place deviendra plus compliqué encore, LVMH ayant des obligations.
Or, si vous ne trouvez place, vous pouvez toutefois mâcher en entendant parler anglais chez l’Ami Jean**, un autre ami aussi prisé des étrangers, quoique légèrement plus prudent dans les prix à la carte.
Au moment du gibier, pour régaler un client étranger et même pour vous régaler si vous êtes ample de goûts et de poche et surtout pour jouer vous-même au touriste, les deux adresses se valent.
Tout en attendant l’arrivée du premier sac L’Ami Louis Vuitton, en cuir véritable, foie gras à emporter dedans, la chair de la bête à l’assiette, gage de l’économie circulaire.* L’Ami Louis. 32 rue du Vertbois, 75003 Paris.
Tél. : 01 48 87 77 48. Fermé lundi et mardi.** L’Ami Jean. 37 rue Malar, 75007 Paris Tél. : 01 47 05 86 89
Oscar Caballero est journaliste culturel, chroniqueur gastronomique et auteur. Notamment de « Quand la cuisine fait date”.
© Freepick
Les produits de saison
Les produits que l’on peut légitimement trouver sur nos tables en cette saison.
La framboise
La bonne nouvelle c’est que désormais on la trouve facilement, à bon prix et avec beaucoup de goût. Alors certes, il en existe de nombreuses variétés (mecker, glen moy, mailing promise…) et il y a de nombreuses recettes.
Rien ne vaut quelques framboises fraîches et nature - sans rien - pour terminer son repas avec légèreté.
La sauce Bercy
C’est une sauce au beurre, à l’échalote, au vin blanc, au fumet de poisson et au velouté maigre, agrémentée de persil haché.
On la confectionne en principe en même temps que cuit le poisson auquel elle est destinée.
Les œufs Bercy sont des œufs sur le plat garnis d’une saucisse grillée et entourés de sauce tomate.
(Source : dictionnaire de l’académie des gastronomes)