Le Dicton du jour :
« A la Saint-Benjamin (31 mars), le mauvais temps prend fin ».
LE BIZETRO
Bistrot|75016 PARIS
C’est un rayon de lumière, un lieu de vie dans un quartier qui en manque singulièrement. Un bistrot avec tous les ingrédients de la réussite : une sélection irréprochable de produits, des vins à l’unisson et le tout dans une ambiance exceptionnelle drôle et chaleureuse.
Mais cette ambiance est communicative. Elle passe de tables en tables…
Idéal pour le moral mais à éviter pour un déjeuner confidentiel…
Un seul bémol : face à ce succès très mérité il faut penser à réserver.
Oscar et Thibault
Le Bizetro
6 rue Georges Bizet
75016 Paris
L’humain riz en compagnie tandis que le blé ne fait plus le copain ?
Copain - le mot - parle de partager le pain et dans un monde idéal, le sushi comprendrait les soucis des autres. Mais dans le monde réel ?
Voyons : bien que les Arabes partis de Perse pour fonder Al Andalous soient arrivés à Cordoue avec dans une main le blé dur qui venait d’être inventé en Éthiopie, et le riz, dont les Perses maîtrisaient les cuissons, dans l’autre, aujourd’hui riz et blé semblent définir pas seulement des mœurs de table mais surtout des cultures à l’opposé.
Et cela, en rapport étroit avec l’agriculture.
Du moins si l’on croit les conclusions du psychologue Thomas Talhelm (États-Unis) qui avec son collègue chinois Xiaweil Dong publient (Nature Communication, volume 15) le résultat d’une longue expérimentation dans deux fermes de la province de Ningxia, nord de la Chine.
Les comportements comparés des agriculteurs de ces fermes, séparées par 50 km, et créés par la Révolution culturelle, l’une pour faire du blé, l’autre du riz, annoncent ce que Talhelm avança depuis plus d’une décennie, sa Théorie du Riz.
La prédominance de cette céréale en Asie de l’Est aurait à voir avec le sens du collectif et celle du blé en Europe expliquerait le chacun pour soi.
Le cultivateur de blé serait individualiste, moins local qu’universel.
En revanche, son collègue dédié au riz tend à s’occuper du collectif - par exemple, pour administrer l’eau dont la céréale a grand besoin -, à travailler en commun, à préférer la famille et donc la communauté.
Normal donc que blé soit synonyme d’argent car le cultivateur représente l’Occident, tandis que le riz est l’emblème de l’Orient et ça ne ri(z)gole pas.
Le blé qui fait le pain fera oublier le copain donc ?
La paella (riz) serait un met plus social que le cuscus (blé) ?
Talhelm et Dong ne disent rien sur cela. Ni non plus sur le détail de l’universalité du riz, la céréale la plus consommée au monde sans que le bien commun rayonne.
Mais si les tests auxquels ont été soumises les deux fermes ont fortifié la Théorie du Riz c’est parce que leurs environnements tout comme les humains qui y travaillent étaient semblables au départ. Plus du tout en revanche après que chaque ferme et son agriculture se soient vouées soit au riz soit au blé. Pour faire court : tout pour la famille côté riz ; moi d’abord, mais ouvert au monde côté blé. L’entre-aide face à l’aide-toi et dieu t’aidera.
En parlant du riz, comment ne pas parler d’Alberto Herráiz ? Son restaurant Fogon apprit aux Français que le riz en paella n’était pas cette chose innommable qui pâtit en plein air des marchés en Ferias ni non plus un surgelé bon marché.
Vingt ans après, les feux du fogón (fourneau, foyer, feu du bois) brûlent toujours, mais maintenant comme Fogon Ultramarinos* (de l’outremer), clin d’œil aux anciennes épiceries espagnoles aux produits du monde.
Le meilleur de l’Espagne, ici, dont un jambon ibérique dans toutes les découpes possibles ; des plats du jour goûteux (plutôt végés) et surtout les riz, dans tous ses états y compris un Gainsbarre, en bons voisins de sa maison musée.
On peut déjeuner (mardi au samedi) au coin dégustation. Mais le must ce sont les riz à emporter, dont la finition sous tuto se fait en 10 mn à la maison.* Fogon Ultramarinos. 38 rue de Verneuil, 75007 Paris
Tél.: 01 43 54 31 33
www.fogon-ultramarinos.com
contact@fogon-ultramarinos.com
Oscar Caballero est journaliste culturel, chroniqueur gastronomique et auteur. Notamment de « Quand la cuisine fait date”.
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Les produits de saison
Les produits que l’on peut légitimement trouver sur nos tables en cette saison.
Le merlu
En avril c’est le retour du merlu, que l’on appelle aussi colin mais il ne faut pas le confondre avec le colin d’Alaska qui en réalité est un lieu…
Vous avez suivi ?
C’est bien, alors sachez que le merlu est un poisson à chair très fine et avec peu d’arêtes. Bref, tout pour plaire.
Griserie
Une ivresse légère, le gris se situant précisément entre le blanc et le « noir ». On a dit joliment que la griserie est à l’ivresse ce que le sourire est au rire, mais il va de soi qu’un gastronome véritable ne se grise jamais.
(Source : dictionnaire de l’académie des gastronomes)